Guvercinlik voie "le triangle d'été"
Nous voici donc en Turquie,dans le massif de l Aladaglar jsute en dessous de la Capadocce, grand massif qui ressemble étrangement aux dolomites.
remplis de tours calcaires plus ou moins hautes et à la compacité souvent relative . . Le Gùvercinlik échappe un peu à la règle du "tas de caillou", en s'élevant d'un seul jet . L'altitude des sommets dépassant souvent les 3000m , il y fait bon grimper l'été
Difficile de ne pas être tenté par l'ascension ce cette "tour de Trango" Turque! Les italiens Larcher /Oviglia , couple désormais célèbre pour leurs ouvertures calcaires majeures aux quatres coins du monde , n'ont pas été les premiers à venir y ouvrir , précédés par le haut savoyard pascal Duverney qui signe ici de belles ouvertures, Au Guvercinlik , Il restait un peu de place à gauche de la Larcher, . Après quelques hésitations et visites en tout sens du massif pour trouver "le projet" , je reviens convaincu: c'est là . *
Mon projet était d' ouvrir des voies avec un maximum de pitons en s'obligant à ne placer des spits qu'aux passages improtégables. Matériel donc : pitons coinceurs et une cinquantaine de spits au cas ou.
Hébergé chez Recep Ince au village sous la vallée qui mène au Guvercinlik nous entamons dès le premier jour une découverte des lieux et grimpons dans les canyons voisins . Plaisir de la couenne . Jusque là tout va plutôt bien. Julie tente en tête un 6a+. Dans le haut, elle s'en prend un , méchant , le corps à l'horizontal s'écrasant généreusement sur sa cheville gauche. Bilan : on ne sait pas trop, impossible de marcher : fracture ? déplacement à l'hopital de Nigde grâce à la gentillesse de Recep . Voyage foutu ? Non , la cheville n'est pas cassée mais minimum 8 jours de repos ! sur quinze , il en reste peu . D'un commun accord nous décidons de rester , j'en profite pour repérer le massif et rentre avec deux projets : un dur au Guvercinlik et un plus facile juste en face dans la même vallée. Entre temps , nous faisons la connaissance d'un grimpeur turc : Attila Daas . Grande barbe , franc parlé et cinq prières par jour . Il se propose de m'aider à ouvrir compte tenu de la convalescence de Julie. Faire les courses au village avec lui nous amène rapidement au poste de police pour contrôle d'identtié . Dans l'intimité on nous conseille de ne pas rester avec lui. L'islamisme n'a pas sa place ici. J
ulie très vite n'entend pas rester au village et remarche très vite . alors nous partons à trois. Julie ne pouvant malheureusement que jumarder .Alors commence l'épopée.
Attila, bon grimpeur ne marche pas vraiment , ne porte pas vraiment et ne connait rien à la montagne , ni aux parois , ni aux manips. Avec 5 prières par jours Julie , se retrouve en fait à tout faire !
Nous équipons les premières longueurs avec des pitons puis très vite nous affrontons le dilemme : Soit nous allont à gauche dans le rocher péteux avec nos pitons soit nous allont à droite dans un mur magnifique avec nos spits. On craque pour le beau. La perçeuse rentre en action. la longueur est belle raide et plein de trous ( L3) . Passé ce surplomb nous retrouvons un terrain plus dalleux avec un air d'Aravis ( rocher parfait , crépis adhérent, escalade en finesse. Nous grimpons vite, avec pitons et coinceurs , Julie est aguérrie aux techniques de remontée de corde ( elle a déjà ouvert 800m de voie dans le Vercors avec moi !!! ) et fonce . Attila s'en tire pas trop ma. Soudain le sac que je tire depuis un moment se coince , j'insiste , insite et ça lache , Le sac fait un retour direct au pierrier. MERDE!
Je redescend le chercher , remonte les cent mètres de cordes sac au dos et reprend bien entamé l'ouverture.
Nous bivouaquons au milieu sur une petite vire . nuit magique à écouter les loups affamés dans le vallon.
Le lendemain bingo , c'est le pactole ! on touche le gros lot en affrontant directement le grand mur ocre à droite, des trous , des trous , c'est magnifique et gazeux à souhait. La suite est plus facile avec une longueur de 7a majeure sous la fin; . Dans l'exaltation je n'ai pas vu arriver l'orage. Il est là , noir qui violement éclate sur nos têtes . Trombe d'eaux. heureusement nous avons rejoint la voie des italiens. Nous npous jetons dans la descente . Premier rappel: Julie oublie d'enlever un mousqueton sur le maillon , la corde coince. Je remonte tant bien que mal. La pluie redouble, Julie craque , Attila prie. Nous grelottons en short, trempés jusqu'aux os. Il nous faut vite descendre et surtout : pas d'erreur. La temprature a chuté . Attila que je mouline pour gagner du temps se trompe et fini dans un surplomb vaché à une pauvre lunule , MERDE. Je descend , le tire de ce pétrin . Nous recommençons la descente. Un rappel surplombant et décalé ( dixit le topo de Larcher) me fait douter j'espère que ça touche! Ca passe au final. Retour au sol rincé , moulu , la pluie s'est arrêtée.
C'était notre première journée de mauvais , notre seul orage du séjour . au sommet s'il vous plaît ! Lourdement chargés on se traine jusqu'à la tente , les cris des loups se rapprochent.