Aulp du seuil " un hommage amer"

10 Décembre 2012 , Rédigé par mussattopo Publié dans #chartreuse

" Un hommage amer "

250m, 8a+ max , 7b obl , E3 F2, II

P.Mussatto

avec O. Houillot pour les trois premières

le reste en solo du bas pour l4 et l5

voie terminée par le haut en 2004

L'héroique compagnon

Le plus dur pour ce genre de chantier extrême est de trouver qui partagera avec vous ce projet, ou qui va venir vous aider à l'ouvrir. Si aide il y a , jusqu'à quand cet héroïque compagnon va se coller à la tâche éreintante et peu gratifiante d'assurer la logistique, le portage, l'attente au relais et le nettoyage ..

Le mieux est donc qu'il ouvre non moins héroiquement aussi en tête , et à ce moment là bingo , tout le monde y trouvera son compte.Là, Olivier n'y trouva pas son compte et je dû terminer la voie tout seul .

Pour l'enchaînement, c'est une toute autre affaire.

Rebelotte donc : qui va venir vous assurer ? Le premier compagnon s'il n'est pas au niveau ne verra certainement pas l'utilité de remonter encore ces longueurs déjà faite au jumar précédemment. S'il l'est, c'est gagné ! .... à condition que vous trouviez les journées qu'il faut pour conclure.

Pour ma part , pour cette voie quelques amis sont venus y grimper avec moi. Aucun n'avait l'intention de revenir pour l'enchaîner, donc difficile de travailler efficacement la voie , plusieurs mois séparant les passages , d'où l'oubli inévitable de gestes, de calages ...

La solution , je l'ai trouvé ici, passer par au -dessus , poser une stat et retravailler tous les mouvements la veille de tenter l'essai avec l'héroïque compagnon . Ainsi, grâce à cette préparation , j'ai pu enchaîner cette voie avec Luc .

J'ai mis du temps à comprendre cela, d'où certaines voies très dures que je n'ai jamais réussi à enchaîner, faute de compagnons ou faute de cette préparation laborieuse mais diablement efficace qui ne m'était pas venue à l'esprit.

Ainsi en grande voie , les challenges sportifs font donc encore appel à l'esprit de "cordée" ou "d'équipe" terme plus moderne et plus sportif dont il faut bien reconnaître la pertinence.

Commentaires : une belle grande voie dure , sur un rocher typique chartreuse toujours très bon, compact et proposant suivant les profils surmontés une escalade variée. Des gros surplombs , des murs rési, des dalles hyper finaudes .....

On peut lui reprocher son "zigzagisme" mais le final juste à droite du sommet vaut vraiment coup , ainsi que le passage du gros surplomb digne de Ceuse ! la descente dans la voie est délicate avec bon nombre de rappels décalés , difficile à voir et rejoindre.

L1: 7c+ court mais péchu ça attaque fort par un toit horizontal à verrou délicats à négocier.

L2: 7a+ dalle avec des petites crougnes à la fin . beau

L3: 7c+ deuxième toit , on croise la voie des fondeurs (clous laissés en place) , des trous puis un pas bloc pour sortir . très beau

L4: trav horizontale traversant une baume pour passer le toit à son extrémité droite

L5: 8a gros toit hyper gazeux , des gros trous puis moins gros puis c'est fin sur les pieds.

L6: 7a+ en trav ,délicat juste au dessus du relais , assureur vigilant ! relais commun avec la voie d'artif de la renardière

L7: 8a/a+ un pilier raide très rési sur les doigts , technique et un poil obligatoire

L8: 7a+ , ça relâche un peu! relais confort à droite

L9: 7c très belle longueur en dalle , cannelures verticales , technique. rocher parfait.

L10: 8a (petit) très fin avec des prises rares dont certaines fragiles, un spit un peu loin ( avec prépa une longe !)

L11: 7c+ (petit) technique sur cannelures et prises foireuses.

descente : longer la crête au sud pour rejoindre la passage de l'Aulp du seuil. Descente en rappel dans la voie possible mais délicate (rappels décalés dans le bas)

Luc en finit avec le gros surplomb